Sous la pression des Allemands, Staline avait demandé à Churchill l’ouverture d’un deuxième front à l’ouest; Les alliés ont choisi Dieppe pour la proximité avec l’Angleterre. Mais un manque de préparation et des imprévus ont fait de ce raid un échec sanglant. Pas de bombardement des positions ennemies pour ne pas endommager le port, rencontre avec un convoi de bateaux allemands au large de Dieppe, présence de galets non signalée, effectifs allemands en alerte, communications radio inefficaces, effectifs allemands sous estimés…
Les chars du Calgary Regiment sont rapidement paralysés. Certains voient leurs chenilles s’enrayer dans les galets, d’autres se retrouvent acculés à la digue et aux barrages de béton. Les tankistes qui le peuvent continuent de tirer pour couvrir la retraite d’un grand nombre de soldats, mais la plupart sont tués ou faits prisonniers
Une seule Jeep sur les 4 prévues pour ce raid, a pu débarquer. C’était une Jeep du Génie transportant dans son panier des charges explosives pour les défenses anti char. A priori, elle n’a pas fait 10 m sur les galets. Elle est restée sur un treillis de bois appelé « fascine » et les occupants ont dû se mettre à l’abri des tirs.
Tandis que les combats faisaient rage sur tout le front de mer, le ciel était le théâtre d’un combat féroce au cours duquel l’Aviation royale du Canada perdit une douzaine d’appareils et la Royal Air Force, noblesse oblige, une centaine. L’opération « Jubilee » s’acheva dans une confusion indescriptible.
Les derniers combattants qui n’ont pas pu être évacués se rendirent. À 13 heures 58, les canons se turent. Du côté allemand, on dénombra près de 600 pertes. Un bilan relativement léger si on le compare à celui, écrasant, des Canadiens. Sur 4 963 hommes engagés dans les opérations terrestres, seuls 2 210, dont bon nombre de blessés, parvinrent à rejoindre l’Angleterre. Les pertes canadiennes s’élevèrent à 3 367 hommes, dont 907 soldats morts au combat ou des suites de leurs blessures. De ce nombre, on décompte également 1 946 prisonniers. Au terme de dix heures de carnage, les fusiliers ont perdu 88,4 % de leur effectif, le Royal Hamilton Light Infantry 82,7 %, le Royal Regiment of Canada 87,3 % et l’Essex Scottish Regiment 96,3 %. Une hécatombe.
L’unique Jeep arrivée sur la plage de galets était une « Slat grille » (calandre en fer plat) que Benoît n’a pu trouver qu’en 2013, raison pour laquelle les premières photos de son véhicule ne sont pas tout à fait conformes à la réalité historique, petite entorse réparée depuis !
Pour les autres particulatrités de cette Jeep on peut noter : pas de black out sur l’aile mais une tôle qui cache en partie le phare gauche, le phare droit est occulté par la plaque de tonnage en mesure anglaise, des anneaux sont fixés sur le pare choc avant et en arrière des pare chocs arrière, pas de jerrican sur les premières jeep en 1941. Sur la Jeep arrivée sur la plage de Dieppe, le pare brise et la capote avaient été déposés.
Bravo Benoît pour cette réalisation qui entretient le souvenir…
(source : divers et Revue Historique des Armées)