L’UNIVEM coopère en avril 2000 avec des artistes en libérant beaucoup de place dans le garage d’Issy les Moulineaux, mais surtout en laissant emballer tous ses véhicules avec de la feuille d’aluminium. Passé l’effet de surprise, résultat plutôt convaincant même s’il n’y avait aucun rapport avec notre vocation de devoir de mémoire. Un champ de (vraies) tulipes avait poussé en une nuit dans notre garage pour compléter le décor.
La manifestation appelée « Temps Contretemps » était conçue par Jean-Yves Bosseur qui la définissait ainsi : « J’ai conçu la musique de Temps et Contretemps, manifestation conjointement visuelle et sonore créée à Issy-les-Moulineaux le 24 mars dernier, comme une suite de 24 séquences – chiffre qui me semblait particulièrement bien répondre à la question de la temporalité – conçues pour les différents effectifs instrumentaux et vocaux que le Conservatoire de cette ville pouvait mettre à notre disposition. A tout cela se rajoutaient des éléments pré-enregistrés, dont Musiques vertes, sonorités obtenues à partir de plantes et d’appeaux. Le projet s’est peu à peu construit à la manière d’un puzzle, à la fois en fonction des suggestions plastiques initiales, des contraintes spatiales du lieu, et des échanges avec les musiciens au fil des répétitions. Nous souhaitions que la réalisation demeure relativement ouverte, que les auditeurs/spectateurs se déplacent librement à l’intérieur de ce vaste espace. Pour ce, plusieurs « scènes » avaient été aménagées : une pour les percussions (qui jouaient un ensemble de 12 séquences, en alternance avec les autres groupes), une pour les cuivres, un emplacement en hauteur pour le piano. Suspendue dans les airs, la chanteuse (Hélène Ruggier) avait un statut à part et incarnait peut-être de la manière la plus forte, à la fois visuellement et musicalement, l’esprit de cette manifestation. »